Défense : Paris réfléchit à la manière de faire face à Boko Haram (général Bosser)1 |
Le nouveau chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser, a indiqué à l'AFP que la France réfléchissait à la manière de faire face à Boko Haram, nouvelle menace sur le flanc ouest de son dispositif Barkhane, mis en place en août et jusqu'à présent tourné surtout vers le Nord.
"Ce n'est pas une surprise", a-t-il commenté à propos des informations du Figaro, qui évoque mardi un renforcement du dispositif militaire français dans la région.
Selon le général Bosser, Barkhane "prend en compte une menace du Nord", dans la bande sahélienne, de la Mauritanie au Tchad, "or il y a une menace côté gauche, en retrait, Boko Haram ", le groupe islamiste actif dans le nord du Nigeria, en bordure du Cameroun, du Tchad et du Niger.
"La question est : peut-on ignorer cette menace ? ", a observé le chef d'état-major de 54 ans, en fonction depuis le 1er septembre, lors d'une visite au Commandement des forces terrestres (CFT) à Lille, dont relèvent la majorité des troupes de l'armée de terre.
Le général Bosser a estimé que cela pourrait se faire sans acheminement de renforts, "avec la diminution de Sangaris", l'opération en Centrafrique, prévue pour démarrer en novembre. "Les effectifs, pas loin de 4.000" au total avec Barkhane et Sangaris, resteraient en gros identiques "mais tournés et peut-être positionnés différemment", a-t-il dit, sans préciser quand un tel redéploiement se ferait.
Selon un responsable de la Défense à Paris, la menace de Boko Haram est prise "très au sérieux par les pays riverains du lac Tchad", Niger, Tchad et Cameroun. "Si de nouvelles menaces nécessitaient un engagement complémentaire de l'armée française, on ne serait plus dans l'enveloppe Barkhane, mais aujourd'hui nous n'en sommes pas là ", a-t-on souligné de même source.
L'opération Barkhane, dont les effectifs doivent atteindre 3.000 hommes fin 2014, est dimensionnée pour faire face à un adversaire dans le nord de la bande sahélo-saharienne. Le dispositif se met actuellement en place, avec notamment le désengagement de l'élément logistique français qui était déployé à Bamako.